Julia Bunel

30 avril 2023

Julia Bunel est une artiste peintre et sculpteur d’origine lilloise. C’est une jeune femme douce, discrète et pleine de ressources. Son parcours artistique témoigne d’une ouverture d’esprit et d’une immense envie de découverte. Après une période prometteuse dans le domaine du théâtre elle se tourne vers l’art. Néanmoins, elle décide de quitter l’école des Beaux-arts car envie d’apprendre la technique par son intuition a été trop forte. Elle devient alors autonome et au fil du temps surprend par son inventivité. Son parcours révèle une femme passionnée par les formes, lignes, couleurs et symboles, parfois sacrés. Ses créations dégagent une énergie pure. Ses visions sont intuitives et se retranscrivent sur des supports divers tels que terre, toile, pierre. Les oeuvres nous emmènent dans un monde de finesse, d’énergie et de vibrations.

De Lille par Madrid, jusqu’à la Côte basque

Plusieurs fois par an elle part à Madrid pour rendre visite à sa soeur. Chaque voyage est marqué par une escale au Pays basque pour « couper » la route. Au bout de quelques voyages, entre les trois destinations, Julia tombe définitivement sous le charme du Pays basque et s’y installe.

J’ai eu du mal à trouver un ancrage, mais c’est ici que je l’ai trouvé. J’ai eu un vécu difficile, mais je ne me résume pas à mon passé. Aujourd’hui je suis bien. Ce n’est pas évident de parler de soi, je suis plus à l’aise face à mes toiles. C’est ma façon de m’exprimer, autrement que par les mots. C’est au Pays basque que j’ai abordé le modelage avec l’artiste-céramiste, Cécile Vassort. J’ai passé beaucoup de temps dans la galerie de l’Arsenal à Bayonne et l’ai suivie jusqu’à son atelier de Cambo-les-Bains. En 2021, j’ai un coup de coeur pour l’artiste Martine Palacio qui travaille le bois flotté et la pierre. Ses ateliers sont pour moi une deuxième maison, je m’y sens bien, il y a une bonne atmosphère, on travaille la pierre et la terre.

Icônes

Je ne compte pas sur les ventes, je ne suis pas dans cette attente. D’ailleurs grâce à ça je me sens libre. Tout ce que je cherche est l’interaction, les gens qui s’arrêtent, qui regardent et imaginent ce qu’ils voient. Et moi, je suis heureuse, tant que j’ai le matériel pour travailler. Depuis avril 2021, je réalise des icônes religieuses. Elles sont souvent destinées à offrir, pour des occasions particulières dans ma vie. Souvent je les offre aux proches qui rencontrent des moments difficiles. C’est ma façon de leur témoigner ma présence et mon soutien spirituel, comme si j’étais avec eux, sans y être physiquement. Je les offre à ceux qui sont croyants. Je ne les signe pas, c’est la particularité de ces oeuvres. De cette manière je fais délibérément un trait d’union entre les gens et moi. Ça donne un sens à ce travail. Je les peints quand la situation le demande, jamais à l’avance. Je n’ai pas de « stock » à proprement dit. 

Toile, huile, terre, céramique…

J’ai quand même une préférence pour la pierre, que j’ai découverte il n’y a pas longtemps. Mes visages sculptés, comme mes peintures, sont des portraits éthiques, car pendant un temps j’étais à la recherche d’exotisme, d’un monde d’ailleurs. Ceux que je représente sont imaginés, sauf l’Homme en turban.  Depuis peu j’ai opté pour des représentations symboliques, presque surréalistes. Mon style est figuratif, lié à l’inconscient. J’avoue, en ce moment je reviens sur des sujets moins tourmentés et les couleurs vives. Mon oeuvre favorite ? Sans appel : le tableau le Ciel de Salamanque. En sculpture j’aime bien ce buste en grès rouge. Il n’a pas de nom, il est “sans titre”.

Famille d’artistes, de mère en fille

Francine, la mère de Julia, est une femme charmante au parcours incroyable. De formation scientifique, elle se lance dans l’étude de l’histoire de l’art et devient historienne de l’art. Elle réalise des critiques d’art à la demande d’artistes, sous le nom de Bunel-Malras. Depuis vingt ans elle mène des recherches et les transmet lors des conférences qu’elle anime.

C’est le parcours de ma fille qui m’a ramenée vers l’histoire de l’art. Depuis son jeune âge elle a été passionnée de peinture. On faisait des voyages culturels et on découvrait un tas de choses incroyables. Quand Julia s’est orientée vers la faculté d’histoire, j’ai eu l’immense opportunité de m’inscrire en histoire de l’art. J’ai suivi les cours à distance, tout en travaillant, et fréquentais assidûment les bibliothèques universitaires. L’histoire de l’art était ma vie et ma fascination. Comme un puzzle, chaque époque s’emboîte et entraine la période suivante. Cette continuité dans l’art est fabuleuse et me passionne plus que tout ! L’art est un fil conducteur qui semble donner sens à la vie. Je me suis totalement consacrée à mes masters. Ensuite, j’ai choisi de transmettre ma passion aux autres au travers mes conférences sur la peinture, l’architecture et la sculpture. Depuis quelques années je sculpte comme Julia, qui est à l’origine de ma nouvelle passion.

Rémi Huppert, critique sur le travail de Julia

Julia Bunel reste l’artiste sensible que j’ai connue voilà déjà plusieurs années. Elle approfondit, grâce à sa maîtrise du dessin et à sa palette flamboyante, un art âpre, rugueux, sans céder à quelque catharsis incontrôlée. J’aime particulièrement sa façon d’allier les ocres et les bleus, qui se répondent en canon, de façon harmonieuse. La sûreté et la force de son trait me frappent aussi, tant elle insuffle aux visages, aux regards, aux corps, dénudés ou vêtus, une luminosité saisissante et un don total d’elle-même.

Plus récemment, sa façon de « peindre en relief » l’a menée à la sculpture. C’est là une évolution naturelle, pour ne pas dire inéluctable. Tentative réussie à mon sens. Elle explore avec bonheur ce territoire nouveau, cherche, heurte, contourne comme un plongeur qui sonde, dirait Marcel Proust. On y retrouve ce qui fait sa force d’artiste, l’intensité, la générosité et une évidente envie de vivre. Je persiste à penser que Julia Bunel retiendra de plus en plus l’attention. Elle ne cherche pas à flatter le goût commun, à tomber dans je ne sais quel maniérisme. Ce serait bien sûr insupportable. Au contraire, elle creuse et approfondit sans cesse une œuvre en devenir, avec une exigence d’authenticité et de vérité qui attire le regard de façon irrésistible et situe son travail au premier coup d’œil.

Remi Huppert.

Écrivain.

Septembre 2021

Où trouver Julia Bunel

Après des expositions personnelles à la galerie Pili Taffernaberry et à Bayonne – Saint Esprit, elle participe aux expositions organisées deux fois par an par l’Association Ortzadarra à Saint-Jean-de-Luz. 

Rencontrez-la prochainement :

  • du 9 au 19 juillet 2023 – à la Tour de Bordagain à Ciboure
  • août 2023 – salle d’exposition à Hasparren, l’exposition personnelle 
  • octobre 2023 – au Salon Ducontenia et l’Artha à Saint-Jean-de-Luz

Pour contacter Julia : djubunel@gmail.com 


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