Le paysage et l’activité humaine au Pays basque façonnaient des habitations à leur image. Les hameaux de montagne, appelés quartiers, regroupaient toute sorte de population : négociants, bourgeois, artisans et agriculteurs. La maison basque, appelée etxea, est très importante dans l’organisation sociale. Au-dessus de la porte d’entrée figure le nom de la famille qui l’occupe.
Architecture navarraise et souletine
Les etxea sont toutes orientées à l’est. Ainsi elles tournent le dos aux vents de l’Atlantique. La maison de type labourdin est celle qui caractérise en général le style basque : une ossature de bois posée sur un soubassement de pierre qui compense les irrégularités du terrain avec des murs de torchis blanchis à la chaux. Les pans de bois apparents sont peints de rouge sang de bœuf ou d’une couleur bleu ou vert. La toiture, à l’origine symétrique, devient asymétrique à la suite d’un agrandissement.
La maison basse-navarraise est plus massive et plus travaillée. On y retrouve un linteau ouvragé sur lequel est indiqué le nom de la famille, la date de construction et parfois le nom du maçon. Les fenêtres de l’étage sont encadrées par une belle pierre du pays. On retrouve également de nombreux blocs en grès rose et rouge disposés dans les murs et au niveau des angles. L’architecture des maisons de Navarre détient quelques splendides exemples de demeures seigneuriales blasonnées. Elles ont été construites par des Basques rentrés d’exil des Amériques, au XVIIe siècle.
En Biscaye et au Guipúzcoa, les fermes les plus riches sont également construites en pierre. Ce sont des bâtisses monumentales qui coexistent avec celles plus modestes, blanchies à la chaux. Elles sont plus larges et recouvertes d’ardoises, et non de tuiles. Les maisons souletine sont adaptées aux rigueurs du climat montagnard. La pente du toit à quatre pans a été conçue pour affronter la neige. Parfois, sur les murs des maisons ou des clôtures, on retrouve de belles parures en galets de rivière.
Constructions labourdines
En Labourd, côté français, les maisons de ville utilisent les mêmes matériaux de construction que les maisons rurales. Elles comptent trois étages et sont ornées d’imposants colombages. La plupart du temps elles s’ouvrent sur une cour, à l’arrière de la bâtisse. Les façades sont construites en bois et la pierre est utilisée seulement au rez-de-chaussée. Le premier niveau sert souvent d’entrepôt, de magasin ou d’atelier. En général, les maisons sont séparées par des venelles, pour laisser circuler la pluie et la neige et ainsi les aérer. Les balcons sont orientés au sud et servent de séchoir.
Au XIXe siècle, les riches armateurs ont financé la construction de nombreux immeubles et villas de pierre conçues par des architectes de la Belle Époque. Pampelune, Vitoria et bien d’autres villes à l’intérieur des terres espagnoles, ont conservé quelques magnifiques édifices anciens.
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