Le makhila est à la fois une arme de défense, un outil de travail, un compagnon de marche et surtout un cadeau qui honore celui qui le reçoit, comme celui qui le donne. C’est un symbole du peuple basque, de ses valeurs, de la façon de vivre et de penser.
Véritable patrimoine vivant
Il faut du temps pour réaliser un makhila. C’est l’union du travail de l’homme et de la nature. Le bâton se taille dans un pied de châtaignier ou de néflier, arbre sauvage et rare. Au printemps, les tiges sont scarifiées sur l’arbre et coupées ensuite au début de l’hiver. On l’écorce, on le redresse en atelier et il sèche au moins trois ans. La dernière étape, avant la personnalisation, consiste à le colorer. Le bâton est ensuite habillé de viroles métalliques, en laiton, maillechort, argent ou or, qui seront décorées par guillochage. La poignée est gainée de lanières de cuir tressées, elle est accompagnée de la dragonne en cuir et s’achève par un pommeau en corne ou en métal. Le sil, qui est en métal et de forme heptagonale, représente les sept provinces basques. Le pommeau se dévisse et dissimule une pointe en acier qui transforme le makhila en une arme redoutable. Chaque bâton est une pièce unique et personnalisée. Il porte le nom de son propriétaire, un proverbe en basque et un trèfle.
Bâton d'honneur de la tradition basque
En plus de son aspect utilitaire et symbolique, on retrouve le makhila dans certains jeux basques et dans la zipota, l’art martial où on l’associe au couteau. Le plus ancien makhila remonte au 1134. Il semblerait qu’acheter un bâton porte malheur, il doit être offert et se transmettre de génération en génération. D’innombrables makilas d’honneur ont été fabriqués au Pays basque et offerts aux plus grandes personnalités telles que le pape Jean-Paul II, les présidents Charles de Gaulle, Ronald Reagan, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, la reine Wilhelmine des Pays-Bas ou encore le roi Baudouin de Belgique.
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